Même si le chômage a diminué depuis la crise de 2008, les salaires sont aujourd’hui moins dynamiques qu’avant-crise en zone euro et aux États-Unis. Plusieurs facteurs (aplissement des syndicats, effets de composition de la main-d’œuvre, etc.) ont été avancés pour expliquer cet affaiblissement de la courbe de Phillips. Il se pourrait aussi que la mesure classique du chômage ne rende plus compte convenablement des tensions sur le marché du travail depuis le développement de formes d’emplois atypiques.

En plus du chômage standard, le chômage « élargi », qui inclut les travailleurs à temps partiel subi et ceux qui sont dits « découragés » et les enquêtes sur les difficultés de recrutement, permettraient également d’expliquer les dynamiques salariales récentes sur la période post-crise.

Dans les pays du « Nord » de la zone euro (Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Autriche, Finlande et Luxembourg), avant la crise financière, les salaires ont été moins dynamiques que ne l’auraient suggéré leurs déterminants. Sur les trois dernières années, ils sont davantage en ligne, mais pas suffisamment dynamiques pour compenser la modération salariale passée.

Au « Sud » de la zone euro (Espagne, Italie, Portugal, Grèce, Chypre et Malte), la forte hausse du chômage au moment de la crise (2012-2013) a nettement pesé sur les salaires. Le soutien aux salaires apporté par la baisse récente du chômage est contrecarré par des politiques de modération salariale mises en œuvre ces dernières années, qui se traduisent par une faible croissance des coûts salariaux unitaires.

L’écart d’inflation sous-jacente entre la zone euro et les États-Unis après la sortie de crise reflète la dynamique des coûts salariaux unitaires de part et d’autre de l’Atlantique.

TE-265

 

 

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