Lorsqu’elles s’engagent à l’étranger, les entreprises peuvent exporter depuis leur pays d’origine, ou bien investir dans le développement de filiales localisées dans les marchés ciblés. Les firmes multinationales combinent généralement ces deux stratégies. Au-delà de la compétitivité du pays d’origine et de l’attractivité des marchés extérieurs potentiels, ce choix dépend aussi des caractéristiques sectorielles et culturelles de l’entreprise.

Après avoir fortement reculé dans les années 2000, le nombre d’entreprises exportatrices françaises a augmenté entre 2011 et 2019, et parmi elles, comme dans notre tissu productif, le poids des grands groupes est important. Les entreprises françaises restent cependant moins nombreuses et moins performantes que les allemandes à l’export.

La France se caractérise par un niveau élevé d’investissements directs à l’étranger (IDE), dont les dividendes reçus compensent en partie la dégradation de notre balance commerciale. Cela reflète une perte de compétitivité dans les années 2000, notre positionnement moyen en termes de niveau de gamme, notre structure de production riche en grandes entreprises capables d’investir à l’étranger et certains facteurs culturels.

Le développement de ces IDE a pu contribuer à un recul de la valeur ajoutée produite en France, contrairement à l’Allemagne, où les IDE suivent davantage une logique de fractionnement du processus de production, en conservant les segments à plus forte valeur ajoutée sur le territoire national, compatible avec une hausse de la production et des exportations.

La crise du COVID-19 devrait accentuer le ralentissement des IDE mondiaux déjà à l’œuvre, et pourrait conduire certaines entreprises françaises à revoir leur stratégie en développant des capacités locales de production, pour sécuriser leurs approvisionnements. De telles évolutions modifieraient la structuration de notre appareil productif et l’insertion de l’économie française dans les chaînes de valeur mondiales.

TE-267

 

 

 

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