Cette séquence a permis aux institutions financières internationales et aux États de poursuivre leur coordination pour faire face à la crise sanitaire et économique en cours, pour favoriser la reprise économique et pour soutenir les pays à faible revenu.

Ces réunions ont débouché sur plusieurs résultats concrets.

Le 7 avril, le G20 a d’abord réaffirmé sa détermination à soutenir l’économie aussi longtemps que nécessaire, pour favoriser la reprise économique mondiale et pour combattre la montée des inégalités. Il s’est engagé à éviter tout retrait prématuré des mesures de soutien existantes.

Afin de soutenir efficacement les pays à faible revenu, le G20 s’est prononcé en faveur d’une nouvelle allocation générale de droits de tirage spéciaux (DTS) d’un montant de 650 milliards USD, comme l’a proposé le FMI. Cette proposition a été fortement appuyée le lendemain par les membres du FMI réunis au sein du Comité monétaire et financier international (CMFI). Cette allocation, soutenue par la France depuis le début de la crise du Covid-19, permettra de fournir d’ici quelques mois l’accès à d’importantes liquidités à tous les membres du FMI, dont de nombreux pays en difficulté, leur permettant notamment de financer leurs dépenses d’urgence pour contenir l’épidémie.

Dans cette même optique, un accord a de même été trouvé entre le Club de Paris et le G20 pour étendre une nouvelle et dernière fois l’initiative de suspension du service de la dette (DSSI) des États les plus pauvres, adoptée le 15 avril 2020. Cette dernière extension laissera ainsi le temps à ces États de se tourner en cas de besoin vers un programme FMI et de demander, lorsque cela est adapté, à bénéficier du cadre commun des traitements de dette (Common  Framework) adopté par le G20 et le Club de Paris le 13 novembre 2020. La réunion du G20 fut à cet égard l’occasion de rappeler que le caractère prioritaire de la mise en œuvre de ce cadre commun. Il  doit permettre  d’offrir dans un cadre multilatéral des solutions structurelles et de long terme aux pays éligibles dont la dette n’est pas soutenable ou qui font face à des besoins de liquidité de moyen terme.

Ces réunions ont également permis de soutenir la mobilisation totale face à la crise des instruments financiers des organisations internationales, principalement du FMI, de la Banque mondiale et des banques multilatérales de développement. Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance Bruno Le Maire a notamment continué à appeler à une réforme ambitieuse du cadre de financement concessionnel du FMI, afin de permettre aux pays à faible revenu de bénéficier de financements dans les meilleures conditions pour faire face à la pandémie et limiter le risque de divergence entre économies avancées et économies en développement. Le G20 a enfin rappelé son engagement à renforcer les systèmes de santé et à faciliter un accès rapide et équitable aux vaccins, aux traitements et aux diagnostics pour lutter contre le Covid-19.

Lors du Comité du développement le 9 avril, la France a demandé que les vaccins contre la Covid-19 soient traités comme un bien public mondial et a plaidé en faveur d’une réponse adaptée et coordonnée, afin de les déployer de façon équitable dans tous les pays quel que soit leur niveau de développement. Elle a par ailleurs appelé les Banques multilatérales de développement à maintenir le niveau d’engagement nécessaire dans les années à venir afin d’accompagner les pays en développement sur la voie d’une reprise juste, durable et inclusive. La France a soutenu une reconstitution ambitieuse de l’Association internationale de développement (IDA), le guichet concessionnel de la Banque mondiale à destination des pays les plus pauvres.

Bruno Le Maire a également défendu auprès de ses  homologues les autres priorités de l’action internationale du G20. La France a ainsi promu une transition vers un modèle économique plus inclusif, en réduisant les inégalités, et plus juste, en rappelant la nécessité d’obtenir un accord global sur les deux piliers de la réforme de la fiscalité internationale en cours de négociation à l’OCDE, avant la mi-2021. En matière de climat et d’environnement, la France a rappelé l’importance de renforcer la qualité, la comparabilité et la fiabilité des publications extra-financières des entreprises et des investisseurs. Il est en effet essentiel que celles-ci couvrent à la fois les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance, afin que l’entreprise informe le marché, d’une part, des risques liés à la durabilité, notamment au changement climatique, auxquels elle fait face et, d’autre part,  de l’impact sur l’environnement de ses propres activités (on parle de « double matérialité »). La France a également rappelé la nécessité d’avancer conjointement au niveau international en matière de taxonomie verte et durable, et a souligné le rôle de la finance climat et des banques multilatérales de développement dans la transition vers une économie bas-carbone.