Les 31 mai et 1er  juin, s’est tenue la première partie de la réunion du conseil au niveau des ministres (RCM) de l’OCDE, sous la présidence des Etats-Unis, sur le thème « Bâtir un avenir vert et inclusif autour de valeurs partagées ». La secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie, des finances et de la relance chargée de l’économie sociale, solidaire et responsable, Olivia Grégoire, et le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l’étranger et de la francophonie, Jean-Baptiste Lemoyne, représentaient la France. La seconde partie de la réunion ministérielle se tiendra, si la situation sanitaire le permet, à Paris les 7 et 8 octobre prochains.

Cette réunion, organisée à distance, était tout d’abord l’occasion de célébrer un double évènement pour l’organisation. D’une part, la passation de pouvoir entre le Mexicain Angel Gurría, qui est le secrétaire général de l’OCDE depuis 2006, et son successeur, l’Australien Mathias Cormann. D’autre part, l’OCDE a accueilli son 38ème membre, le Costa Rica.

En introduction de la réunion, l’OCDE a présenté ses nouvelles prévisions macroéconomiques. Portée par la dynamique vaccinale actuelle, l’économie mondiale devrait croitre de 5,8% cette année et de 4,4% en 2022. Selon l’OCDE,  la croissance économique en France atteindrait +5,8% en 2021 et +4% en 2022, permettant à l’activité de retrouver son niveau d’avant-crise. L’OCDE souligne cependant le risque d’une reprise forte mais à plusieurs vitesses, la Corée du Sud et les États-Unis retrouvant leurs niveaux de revenu par habitant pré-crise après 18 mois environ alors que ce processus pourrait prendre de 3 à 5 ans pour le Mexique et l’Afrique du Sud.

Les échanges entre ministres ont principalement porté sur les enseignements à tirer de la pandémie et les priorités de la reprise économique afin de « reconstruire en mieux » vers un avenir vert et inclusif. Une très grande majorité de pays ont souligné l’importance de la lutte contre les inégalités et de l’accès à la vaccination au plus grand nombre le plus rapidement possible. Ils ont également rappelé l’importance de la coopération et de la solidarité internationales et du multilatéralisme pour relever les défis auxquels nous faisons face, au premier rang desquels le changement climatique. Dans son propos introductif, le secrétaire général de l’OCDE a lui-même mentionné ces priorités et a notamment félicité la France pour le lancement de la plateforme IMPACT le 27 mai dernier, un service qui permet aux entreprises de publier et mesurer les données de performance environnementale, sociale et de bonne gouvernance (ESG).

Lors du premier jour de la réunion le 31 mai, la secrétaire d’Etat chargée de l’économie sociale, solidaire et responsable a participé à une table-ronde centrée sur la thématique « Valeurs partagées : notre réponse face à la crise du Covid-19 ». Après avoir salué le rôle déterminant joué par l’OCDE depuis le début de la crise et remercié Angel Gurría pour le travail qu’il a accompli, elle a souligné la résilience de l’économie française, qui devrait rebondir de +5% en 2021 et 4% en 2022. La secrétaire d’État a également souhaité que la reprise soit une opportunité pour transformer nos économies vers un modèle plus vertueux. À cet égard, elle a rappelé que la France consacrera 30% de son plan de relance à la transition écologique (30 milliards d’euros). Après avoir salué le travail de l’OCDE en faveur de la jeunesse, la secrétaire d’État a mentionné l’importance de la solidarité internationale et l’engagement de la France aux côtés des pays africains. Elle a enfin réaffirmé toute l’importance que la France accorde à l’obtention d’un accord sur les deux piliers de la réforme de la fiscalité internationale d’ici la réunion des ministres des finances et des gouverneurs de banque centrale du G20 en juillet à Venise

Le 1er juin, les membres étaient invités, en présence du nouveau secrétaire général, Angel Gurría, à présenter les priorités que l’OCDE devra défendre dans les années à venir. Le secrétaire d’État a tout d’abord cité la nécessité de mettre nos plans de relance au service d’un monde plus juste, plus durable et plus inclusif. Il a également rappelé l’urgence de la lutte contre le changement climatique et s’est félicité du lancement, il y a quelques semaines, du Programme international pour l’action climatique (PIAC), proposé par la France, qui a vocation à devenir un instrument décisif dans l’évaluation des politiques climatiques des pays.

L’ensemble des documents publiés à l’occasion de cette réunion sont accessibles sur le site de l’OCDE.