La série des Documents de Travail présente des travaux menés au sein de la DG Trésor, diffusés dans le but d’éclairer et stimuler le débat public. Ces travaux n’engagent que leurs auteurs.

 

En 2020 et 2021, le télétravail a été un outil important de la politique sanitaire du gouvernement. Alors qu’une très faible minorité de salariés français avaient recours au télétravail avant la crise, ce dernier a concerné près d’un salarié sur quatre lors du premier confinement, un sur cinq lors du deuxième et jusqu’en juin 2021. Le télétravail avait alors deux buts : freiner la diffusion de l’épidémie en réduisant la mobilité et les contacts, d’une part, et préserver l’activité des entreprises, de l’autre.

Dans ce document de travail, on a cherché à estimer l’efficacité du télétravail au regard de ces deux objectifs en 2020 et 2021 à l’aide d’une approche en double différence qui compare l’évolution des régions ou des secteurs-régions avec plus ou moins d’emplois télétravaillables pendant et hors les confinements.

Il apparaît que, toutes choses égales par ailleurs, la télétravaillabilité a permis d’éviter des contaminations et de réduire les coûts liés à l’activité partielle. On estime que si la proportion d’emplois télétravaillables avait été plus élevée d’un écart type (soit environ 8 points de pourcentage), la mobilité aurait moins augmenté que ce qui a été observé en sortie de confinement (−25 points de pourcentage de la mobilité d’avant-crise), le pourcentage de tests positifs aurait plus fortement diminué (−0,6 point de pourcentage) ainsi que la surmortalité par rapport à 2018/2019 (−3 points de pourcentage). Pendant les confinements, la proportion de salarié en activité partielle aurait aussi été de 3 point inférieure à ce qui a été observé.