La balance des revenus constitue, avec la balance commerciale des biens et services, l’une des deux composantes du solde des transactions courantes (ou balance courante). La France est, avec l’Allemagne, l’un des rares pays de la zone euro dont la balance des revenus présente un excédent. Relativement stable autour de 7 Md€ soit 0,3 % du PIB en moyenne entre 2009 et 2019, cet excédent permet, en France, de compenser partiellement le déficit de la balance commerciale des biens et services.

La balance des revenus recouvre une grande diversité de flux, parmi lesquels les revenus des investissements français dans des entreprises étrangères, qu’il s’agisse d’investissements directs à l’étranger (lorsque les prises de participation sont supérieures à 10 % du capital) ou d’investissements de portefeuille. Les rémunérations des salariés transfrontaliers, les transferts réalisés par l’administration (notamment au titre de la coopération internationale) et les transferts des migrants en France vers leurs pays d’origine contribuent aussi à la balance des revenus.

Entre 2009 et 2019, l’excédent de la balance des revenus française a été porté par les revenus tirés des investissements directs des entreprises françaises à l’étranger et par les rémunérations des salariés transfrontaliers, dont le solde est nettement plus favorable en France que chez nos partenaires européens. À l’inverse, la balance des revenus d’investissements de portefeuille et celle des transferts réalisés par l’administration et les migrants sont structurellement déficitaires, aussi bien en France que dans la zone euro dans son ensemble.

La crise sanitaire s’est traduite en France, comme dans les autres grands pays de la zone euro, par une dégradation de la balance des revenus. Cela est lié surtout à la détérioration des résultats des filiales d’entreprises françaises à l’étranger, qui a pesé fortement sur les revenus des investissements. Les rémunérations des salariés ont été moins affectées par la pandémie, le développement du télétravail et de l’activité partielle ayant notamment permis de maintenir l’activité des travailleurs transfrontaliers.

 

 

 

 

 

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+ Autres publications à consulter sur le sujet :

Banque de France (2019), « Le solde des revenus : un renfort pour le compte courant de la France ».
INSEE (2019), « Forte croissance du nombre de travailleurs frontaliers vers la Suisse et le Luxembourg ».

Vicard V. (2019), « L’évitement fiscal des multinationales : combien et où ? », Cepii.

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