Les marchés financiers chinois ont connu un très fort développement depuis les années 1990 : Shanghai et Shenzhen sont aujourd’hui respectivement les 3e et 6e capitalisations boursières mondiales (Graphique). Historiquement, pour financer son économie, la Chine s’est appuyée sur ses grandes banques publiques, qui restent très puissantes. Pour autant, face aux enjeux de l’innovation et du verdissement, la nécessité de marchés de capitaux modernes et efficients est bien comprise dans ce système « socialiste aux caractéristiques chinoises », et le développement de possibilités de placements pour les ménages et entreprises constitue un enjeu de stabilité économique et financière, eu égard au niveau élevé de l’épargne.

Quoique rapide, le développement des marchés financiers reste inachevé. Leur fonctionnement est marqué par des distorsions liées à la présence importante de l’État, une structuration inefficiente, et une sophistication encore balbutiante. Ces tendances sont toutefois en cours de correction grâce à des réformes tant structurelles que prudentielles, ce qui inclut l’ouverture internationale des marchés.

Malgré le contrôle des capitaux toujours en vigueur, l’ouverture des marchés progresse, quoique de façon prudente et limitée. Hong-Kong, où 80 % de la capitalisation boursière est d’origine chinoise, joue toujours un rôle majeur pour l’accès des investisseurs internationaux aux marchés chinois comme pour l’accès des Chinois aux marchés internationaux. Dans le même temps, la Chine continentale est aussi de plus en plus accessible directement aux investisseurs étrangers.

La crise asiatique en 1997, la crise financière de 2008 ou le krach boursier de 2015, ont marqué les autorités chinoises. Modernisation et régulation vont donc de pair, les autorités souhaitant structurer la gestion des risques (de crédit, de taux, opérationnel, etc.), et rendre les marchés plus transparents et moins procycliques.

 

 

 

 

 

+ Télécharger l’étude complète Trésor-Éco n° 319>>

+ Autres publications à consulter sur le sujet :

Zhe Geng et Jun Pan (2019), “The SOE Premium and Government Support in China’s Credit Market”, NBER, Working paper 26575.
Emilia Jurzyk et Cian Ruane (2021), “Resource Misallocation Among Listed Firms in China: The Evolving Role of State-Owned Enterprise”, IMF Working paper WP/21/75.
M. Livingston et al. (2018), “Are Chinese credit ratings relevant? A study of the Chinese bond market and credit rating industry”, Journal of Banking and Finance 87 (2018) 216–232.

Carre T. et al. (2022), « La dépendance de la croissance chinoise au secteur immobilier », Trésor-Éco n° 311.

+ Voir toute la collection des études Trésor-Éco : Français / English

+ S’abonner à la collection Trésor-Éco : bit.ly/Trésor-Eco