La France présente l’un des taux de tabagisme les plus élevés d’Europe, alors que les ventes de tabac par habitant y sont parmi les plus faibles. Ce paradoxe peut s’expliquer par un prix du tabac plus élevé en France que dans les pays voisins, incitant certains fumeurs à s’approvisionner à l’étranger. Lors du premier confinement en 2020, la fermeture des frontières a contraint une partie de ces fumeurs à s’approvisionner en France. Pendant cette période, les ventes de tabac sur le territoire métropolitain ont augmenté de 9,5 %. Ce surplus constitue toutefois une sous-estimation des achats de tabac faits habituellement à l’étranger, les frontières étant restées partiellement ouvertes, notamment aux travailleurs frontaliers. Si les fumeurs résidant près des frontières avaient acheté autant de tabac dans le réseau officiel que ceux vivant loin des frontières, les ventes de tabac en France au printemps 2020 auraient été supérieures de 13,5 % à leur niveau habituel.